Guide pour trouver le psy qui vous convient
Le premier pas est déjà immense
Vous y pensez depuis un moment. Peut-être depuis longtemps.
Et puis un jour, quelque chose bascule. Une fatigue de trop. Une colère qui déborde. Une tristesse qui ne passe pas. Ou simplement ce sentiment diffus que quelque chose demande à être entendu.
Vous tapez « psy » dans un moteur de recherche. Et là — psychiatre, psychologue, psychanalyste, psychothérapeute, psychopraticien… Vous refermez l'écran.
C'est normal. Ce n'est pas vous qui êtes compliqué. C'est le paysage qui l'est.
Cet article est là pour vous aider à y voir plus clair. Pas pour vous dire qui choisir — mais pour que vous puissiez choisir en conscience.
Le psychiatre : un médecin du psychisme
Le psychiatre est un médecin. Il a fait médecine, puis s'est spécialisé en psychiatrie.
Son regard est celui de la médecine : il pose des diagnostics, évalue ce qui relève du « normal » et du « pathologique », et peut prescrire des médicaments — antidépresseurs, anxiolytiques, stabilisateurs de l'humeur.
C'est souvent vers lui qu'on se tourne quand la souffrance est intense, quand le quotidien devient ingérable, quand il y a besoin d'un traitement médicamenteux pour stabiliser quelque chose avant d'aller plus loin.
Ses consultations sont remboursées par la Sécurité sociale.
En résumé : le psychiatre soigne avec des molécules. Il traite les troubles. Il est indispensable dans certaines situations — mais il ne propose pas toujours un espace de parole approfondi.
Le psychologue : un expert du fonctionnement psychique
Le psychologue a suivi un cursus universitaire en psychologie — cinq années d'études, souvent complétées par des stages cliniques.
Il utilise principalement deux outils : l'entretien clinique (la parole) et les tests psychologiques (pour évaluer des capacités, des traits de personnalité, des troubles éventuels).
Le psychologue peut travailler en cabinet, mais aussi en institution — hôpitaux, écoles, entreprises. Son approche est souvent centrée sur l'évaluation et le soutien, parfois sur la thérapie selon sa spécialisation.
Certaines consultations peuvent être remboursées (dans le cadre du dispositif MonPsy ou selon les mutuelles).
En résumé : le psychologue comprend le fonctionnement psychique. Son approche est universitaire et scientifique. Il peut accompagner, mais tous les psychologues ne sont pas formés à la psychothérapie au sens strict.
Le psychanalyste : un explorateur de l'inconscient
Le psychanalyste a lui-même suivi une psychanalyse — souvent pendant de nombreuses années. C'est là que se situe le cœur de sa formation : dans l'expérience personnelle de la cure.
Il s'inscrit dans la lignée de Freud, de Lacan ou de Jung, selon les écoles. Sa méthode repose sur la parole libre, les associations d'idées, l'exploration de l'inconscient, des rêves, des lapsus, des répétitions.
Le cadre est souvent ritualisé : séances fréquentes, position allongée (parfois), silence du thérapeute, interprétations.
En résumé : le psychanalyste explore les profondeurs. C'est un travail de longue haleine, qui convient à ceux qui veulent comprendre les racines profondes de leur fonctionnement. Ce n'est pas une thérapie orientée vers le « soulagement rapide ».
Le psychothérapeute : un titre, plusieurs réalités
Ici, les choses se compliquent un peu.
Depuis 2010, le titre de « psychothérapeute » est protégé par la loi. Il est réservé aux médecins, aux psychologues cliniciens et aux psychanalystes — à condition d'avoir suivi une formation complémentaire en psychopathologie.
Mais avant cette loi, le terme désignait surtout des praticiens formés dans des écoles de psychothérapie (Gestalt, analyse transactionnelle, thérapies humanistes, etc.) — des formations longues, exigeantes, qui incluaient un travail personnel approfondi et une supervision.
Ces praticiens, aujourd'hui, se nomment souvent « psychopraticiens » — pour se distinguer du titre officiel tout en revendiquant leur formation spécifique.
En résumé : le titre de psychothérapeute ne dit pas tout. Ce qui compte, c'est la formation réelle de la personne — et surtout, si elle a elle-même fait un travail sur soi.
Le psychopraticien : un thérapeute formé autrement
Le psychopraticien a suivi une formation dans une école de psychothérapie — souvent trois à cinq ans — qui combine théorie, pratique supervisée et travail personnel.
Selon les approches, il peut être formé à la Gestalt-thérapie, à l'analyse transactionnelle, à la thérapie psychocorporelle, à l'hypnose, à l'EMDR, ou à d'autres méthodes.
Ce qui caractérise cette voie, c'est qu'elle ne se contente pas d'un savoir intellectuel. Elle exige d'avoir traversé soi-même un processus thérapeutique — parce qu'on n'accompagne bien que ce qu'on a soi-même exploré.
La pratique est supervisée (un regard extérieur régulier sur le travail avec les clients), et s'inscrit souvent dans un code de déontologie.
En résumé : le psychopraticien n'a pas le titre officiel de « psychothérapeute », mais il a une formation solide, expérientielle, centrée sur la relation et le travail sur soi.
Alors, comment choisir ?
Il n'y a pas de réponse universelle. Mais voici quelques pistes :
Si vous avez besoin d'un diagnostic ou d'un traitement médicamenteux → consultez un psychiatre.
Si vous souhaitez une évaluation ou un soutien ponctuel → un psychologue peut être un bon point de départ.
Si vous voulez explorer en profondeur votre histoire et votre inconscient → la psychanalyse peut vous convenir.
Si vous cherchez une thérapie vivante, incarnée, qui prend en compte vos émotions, votre corps, votre relation au monde → un psychopraticien formé à une approche humaniste (comme la Gestalt) peut être ce qu'il vous faut.
Ce qui compte vraiment
Au-delà des titres, ce qui fait la qualité d'un accompagnement, c'est :
- La formation réelle : a-t-il ou elle suivi une formation longue et exigeante ?
- Le travail personnel : a-t-il ou elle fait sa propre thérapie ?
- La supervision : sa pratique est-elle regardée par un pair ?
- L'alliance : vous sentez-vous en confiance ? Écouté ? Respecté ?
Ce dernier point est peut-être le plus important. Une thérapie, c'est avant tout une rencontre. Et cette rencontre, vous la sentirez — ou non — dès les premières minutes.
Et moi, dans tout ça ?
Je suis Geneviève Baradelle, psychopraticienne et Gestalt-thérapeute.
J'ai suivi une formation de plusieurs années à l'Institut Français de Gestalt-Thérapie, complétée par une spécialisation en psychopathologie. Je continue moi-même un travail thérapeutique personnel, et ma pratique fait l'objet d'une supervision régulière.
Je ne porte pas le titre officiel de « psychothérapeute » — mais j'accompagne depuis des années des personnes hypersensibles, des tempéraments vifs, des gens qui cherchent un espace où ils n'auront pas à s'expliquer.
Si ces mots résonnent, peut-être que cet espace est fait pour vous.
